Nous voici en année d’élection, sur le plan fédéral du moins. Tous les partis affûtent leur stratégie. L’occasion d’esquisser quelques réflexions, à l’aube d’une période qui réservera de rudes épreuves à nos parlementaires…
Je souhaite m’intéresser à la position du PLR en particulier. Plus jeune, je me suis identifié à ce mouvement, tout naturellement. Après tout, c’est le parti à l’origine de la Suisse moderne, une formation qui véhicule un esprit critique et ouvert, sur l’étranger, sur la nouveauté, qui soutient les valeurs du travail et encourage la persévérance, la curiosité et le respect. En un mot, le parti en quête de progrès.
Force est cependant de constater que cette image a perdu de sa superbe. Parti de l’économie, il peine à rassembler. Alors qu’il visait jadis à créer des opportunités pour tous, les propos du parti se concentrent aujourd’hui bien souvent sur la sacro-sainte responsabilité individuelle, sur l’inefficacité et la lourdeur de l’Etat ainsi que sur le trop plein de régulation. Bref, le PLR ne parvient plus à proposer une approche visionnaire et englobante, enfermé qu’il est dans sa défense d’une vision étriquée de l’économie.
La croissance est vertueuse et doit être poursuivie. Aucun doute là-dessus. Les variables entrant en jeu sont cependant nombreuses et méritent toutes une attention particulière. La main invisible n’est pas parfaite. Outre les fréquentes déviations d’un comportement rationnel de l’être humain, de nombreuses situations exigent la mise en place d’une option par défaut. La liberté individuelle doit donc être défendue, mais exige une réflexion plus profonde, sur ce que l’on désigne souvent par l’architecture du choix notamment.
L’objectif prioritaire de toute formation politique doit être le bien-être de la population. Comment le maximiser exige une réflexion très large, loin des raccourcis trop souvent présentés ! Le retour de la croissance, la maîtrise du chômage, celui des jeunes en particulier, le danger de la montée des inégalités, la force de notre monnaie, les défis environnementaux, la formation, l’évolution démographique, les flux de population ou encore la maîtrise des finances publiques sont autant de domaines qui requièrent davantage d’attention, particulièrement en cette période d’élection.
Au moment où la confiance dans les gouvernements et les institutions poursuit invariablement son érosion, il me semble plus que jamais nécessaire de réintroduire une approche plus humaniste de la politique. Un parti politique doit s’efforcer de (re)devenir un club d’idées, où les individus ont la possibilité de se réunir et d’échanger en toute décontraction sur tous les sujets de société. Il faut réinventer le débat de la chose publique, alors que celui-ci n’a jamais eu autant de concurrents. Prendre plaisir à échanger, dépasser les étiquettes politiques, héritages familiaux d’un temps révolu, pour mieux vivre ensemble. Les pistes de réflexion sont légion, à nous de les faire avancer.
Joël Farronato
Secrétaire PLR Massongex-Daviaz
Paru dans le Confédéré
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